Une nouvelle halle pour les particuliers voit le jour au marché Gare

Ce vendredi 7 octobre, la halle du marché Gare ouvre ses portes. Un espace réservé aux particuliers, qui a convaincu une quinzaine de commerçants alsaciens.

A quelques mètres du marché Gare de Strasbourg, une nouvelle halle est sortie de terre. A partir du 7 octobre 2022, les 14 commerçants qui s'y trouvent accueilleront des particuliers, qui ont pu par le passé être tentés de faire leurs courses chez les grossistes.

On passe les derniers coups de lavette sur les stands, et de balai aussi. Au loin, des bruits de perceuses. Tout le monde s'active avant d'ouvrir au public. Ils sont 14 commerçants, tous Alsaciens, et se sont lancés dans l'aventure de la Halle du marché Gare, un espace de 900m² où les particuliers pourront faire leurs courses, mais aussi manger sur place.

"Tout au long de la journée, les commerçants auront des plats à proposer, avec pour certains des plats du jour", explique Laurent Auguste, directeur général du groupe Géraud, spécialisé dans la gestion du marché de détail et qui a imaginé la nouvelle adresse. Le comptoir du Théâtre du Vin trône au milieu de la halle, ainsi qu'une soixantaine de places assises.

Laurent Auguste et Vincent Léopold, du groupe Géraud. • © Flavien Gagnepain / France Télévisions

"Il y avait deux problèmes, continue-t-il. D'abord, il arrivait que le public venait chez les grossistes, ce qui était parfois toléré, mais pas autorisé. Ça posait surtout problème en période de fêtes. L'autre, c'est que Strasbourg n'a pas de halles, si on ne compte pas le marché du Neudorf". L'idée est donc de clarifier les choses, et de laisser aux professionnels leur espace dédié.

Les commerçants n'ont pas été sélectionnés pour leur niveau de gamme.
Laurent Auguste
Directeur général du groupe Géraud

Parmi les commerçants, on retrouve des noms connus des amateurs de produits alsaciens : le volailler Réne Meyer, la ferme Dollinger, Soprolux, ou encore le Théâtre du Vin : "On est dans un lieu autour de la gastronomie et du bien manger. Les commerçants n'ont pas été sélectionnés pour leur niveau de gamme, mais parce qu'ils proposent des produits locaux, et de qualité", continue Laurent Auguste.

La ferme Dollinger propose de nombreux fruits et légumes. • © Flavien Gagnepain / France Télévisions

On retrouve ici la philosophie des grossistes : "L'idée, c'est d'avoir le moins d'intermédiaires possible, assure Vincent Léopold, représentant du groupe Géraud en Alsace. Rien ne passe pas Rungis, on va au plus direct." Les prix se veulent également abordables : "Quand on pense à des halles, on s'imagine directement des produits élitistes, mais on retrouve des produits du quotidien."

Le projet proposé par le groupe Géraud, qui y a investi deux millions d'euros, a séduit les professionnels. Même ceux n'ont pas fait de la vente au particulier leur fonds de commerce, comme le grossiste Soprolux : "Nous sommes présents au marché Gare depuis toujours. Alors forcément, nous allons devoir adapter notre gamme sur les produits traiteurs. C'est un nouveau départ", confie la directrice Stéphanie Peuron.

La qualité de nos voisins nous a convaincus.
Luc Ségaux
Directeur directeur de la fromagerie Tourrette

Dans la halle, les commerçants échangent et découvrent les stands de leurs voisins. Ainsi, les burgers du boucher The Butcher seront faits avec du pain de l'Atelier 116 (fait sur place) et du fromage de la fromagerie Tourrette, le stand juste en face : "La qualité de nos voisins nous a convaincus, résume son directeur Luc Ségaux, qui comme ses confrères, croit au projet. Même point de vue pour Philippe Grass, de l'Atelier 116, qui voit la halle comme "un nouveau défi" : "Les gens ont tous une boulangerie de quartier. Alors est-ce qu'ils viendront finir leur panier ici avec une baguette ? On espère."

La boucherie du Couteau d'or de Schiltigheim a aussi son espace, "La planchette gourmande". • © Flavien Gagnepain / France Télévisions

Preuve de l'engouement des professionnels : leurs stands. Tous ont investi dans des espaces flambant neufs, souvent sur mesure, et qui peuvent atteindre jusqu'à 50 m² : "C'est comme si on avait 14 boutiques de centre-ville en un seul endroit", assène Vincent Léopold. Chacun a investi plusieurs centaines de milliers d'euros, presque 3 millions au total.

Flavien Gagnepain / France Télévisions
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